De nouveaux fonds européens pour renforcer le rail entre la Belgique et le Luxembourg
Près de 50 millions d’euros de fonds européens ont été obtenus par la Belgique pour moderniser son infrastructure ferroviaire sur la liaison entre Bruxelles et le Grand-Duché de Luxembourg, ainsi que pour équiper du matériel roulant avec le système de sécurité ETCS. Ces nouveaux moyens permettront d'accélérer la finalisation des travaux le long de l’Axe 3 reliant Bruxelles à Luxembourg, ainsi qu'à renforcer encore davantage la sécurité ferroviaire, ont annoncé ce mercredi les Ministres belges et luxembourgeois de la Mobilité.
Georges Gilkinet, Ministre fédéral de la Mobilité en Belgique : « Ces nouveaux moyens que nous avons obtenus pour le rail donneront un véritable coût d'accélérateur à la modernisation de l’axe 3 qui connecte la Belgique au Grand-Duché de Luxembourg, en passant notamment par Namur et Ottignies. En modernisant l’infrastructure, nous améliorons progressivement l’offre sur cet axe stratégique en permettant des trains plus rapides pour les voyageurs. L'objectif est de ramener, à terme, Bruxelles et Luxembourg à 2 heures dans des trains rapides. Ce sera là un gain de temps substantiel et un nouvel argument en faveur du rail pour encourager les quelque 45.000 Belges qui font chaque jour la navette entre nos deux pays à privilégier le train. Et cela bénéficiera aussi à l'ensemble des voyageuses et voyageurs qui prennent chaque jour le train entre Bruxelles, Ottignies, Namur, Arlon ou le Luxembourg. Nos deux capitales historiques et centrales dans l’UE méritent une connexion ferroviaire plus efficace. En soutenant ce projet transfrontalier, la Commission européenne ne s'y est pas trompée puisqu’il répond pleinement à notre ambition conjointe de rendre notre mobilité plus durable, plus performante, plus accessible et plus sûre. »
Yuriko Backes, Ministre Luxembourgeoise de la Mobilité et des Travaux publics : « Ces fonds alloués par l’Europe aux projets transfrontaliers démontrent bien l’importance que doit jouer le rail, non seulement dans la mobilité journalière de nos concitoyennes et concitoyens, mais aussi en tant que réseau de transport transeuropéen permettant de mieux connecter nos capitales avec des temps de trajet plus avantageux que par la route. Nos réseaux respectifs seront développés de manière à assurer une meilleure interopérabilité, ce qui permettra de les rendre encore plus sûrs et plus résilients pour les circulations des trains aussi bien de voyageurs, que de marchandises. Ces efforts contribueront donc significativement à l’attractivité du Luxembourg et renforceront durablement la connectivité entre les sièges des institutions européennes. Le Luxembourg, de son côté, va poursuivre sa politique d’investissement dans la mobilité multimodale en étoffant son offre de transport au fur à mesure que les chantiers en cours seront finalisés aussi bien pour le train, que pour le tram, le vélo, mais aussi pour le volet routier qui comprend le bus et également la voiture. »
Deux projets belges destinés à renforcer l’infrastructure ferroviaire et augmenter le niveau de sécurité du matériel roulant ont été sélectionnés ce mercredi par la Commission européenne pour bénéficier de fonds supplémentaires, dans le cadre d’un appel à projet du Connecting Europe Facility (CEF)1, le programme de financement de l’UE consacré au déploiement d'infrastructures durables, efficaces et interconnectées, dans les secteurs du transport, de l’énergie et des télécommunications.
Au total, ce sont près de 50 millions supplémentaires qui seront injectés par l'Europe dans le rail belge. En soutenant les investissements dans des projets d’infrastructure, ces nouveaux moyens bénéficieront directement à la mobilité des voyageurs.
Deux projets pour 48 millions €
Les deux projets belges retenus en matière ferroviaires à l’occasion de cet appel européen sont portés, pour l’un, par Infrabel et, pour l’autre, par la SNCB.
Pour un financement européen à hauteur de 20.115.591,04 €, le projet EuroCap-Rail2 d’Infrabel, permettra, grâce à des travaux d’entretien et de modernisation d’infrastructure, d’augmenter la vitesse commerciale sur la ligne reliant Bruxelles à Luxembourg jusqu’à 160 km/h et ainsi de réduire le temps de parcours entre les deux capitales (de minimum 22 et 37 minutes, en fonction du nombre d'arrêts). Ces travaux seront menés entre 2024 et 2028 sur les lignes L161 et L162, soit entre la bifurcation Louvain-la-Neuve et la frontière.
Pour un financement européen à hauteur de 27.830.000 €, le projet MUROSI de la SNCB, est destiné à équiper davantage son matériel roulant du système de sécurité ETCS d’ici 2026. Ce nouvel équipement concerne 42% de la flotte de la SNCB. Il s’agit de voitures pour le transport de passagers, notamment celles qui sont utilisées pour le trafic transfrontalier, participant ainsi à améliorer l’interopérabilité du réseau ferroviaire européen.
Ces nouveaux moyens, complémentaires aux budgets que le gouvernement belge a dégagés sous cette législature et qui sont inscrits dans le plan pluriannuel d’investissement d’Infrabel, doivent permettre de faire aboutir les travaux de l’axe 3 plus tôt que prévu, avec une date de fin avancée de 2031 à 2029.
« Après des années de sous-investissements, nous avons inscrit nos deux entreprises ferroviaires dans des trajectoires de financements ambitieuses. Sous cette législature, nous avons décidé de budgets à hauteur de 43,8 milliards d'euros d'investissements et de fonctionnement sur 10 ans pour nos deux entreprises ferroviaires. Un exemple tel que celui annoncé aujourd'hui illustre à quel point il est capital de poursuivre cette politique d’investissements qui profite directement aux utilisateurs du rail, voyageurs et entreprises, et qui fera du train la colonne vertébrale de notre mobilité, en Belgique comme en Europe, au bénéfice du climat, de la mobilité, de la santé et de notre économie », conclut Georges Gilkinet.