Pas d’esclavagisme routier en Europe !
Lors du Conseil européen de ce 9 décembre 2021, Georges Gilkinet a interpelé la Commission européenne et ses homologues Ministres des Transports : "Luttons ensemble contre le dumping social, pour des routier.ère.s +respecté.e.s et des transports +respectueux de l'environnement."
Le Vice-Premier Ministre et Ministre de la Mobilité, Georges Gilkinet, a pris l’initiative de mettre la problématique du dumping social à l’ordre du jour du Conseil européen des Ministres des Transports qui s'est tenu ce jeudi 9 décembre 2021 à Bruxelles.
Une réalité économique et sociale
Depuis une dizaine d’année, il y a une augmentation exponentielle du nombre de conducteurs de « pays tiers » (de pays non-Européens) employés par des entreprises européennes, sans qu’il n’y ait de lien avec une augmentation similaire de l’activité logistique dans l’UE.
Cela signifie que des chauffeurs européens sont remplacés par d’autres chauffeurs, plus mal payés, plus mal traités et pas toujours correctement formés. Et, comme les conditions de travail proposées se dégradent, elles ne permettent plus d’attirer dans la profession des jeunes, et parmi eux encore moins de femmes, malgré les ambitions européennes en la matière.
Alors, avec près de 250.000 chauffeurs issus de pays tiers engagés en 2020, c'est surtout une opportunité pour de grands opérateurs logistiques européens de tuer la concurrence et de gagner des parts de marchés en créant petit à petit une situation de monopole, au détriment des travailleurs et de la planète.
Il est dès lors impératif de veiller à ce que leurs profits ne passent pas avant les conquêtes sociales permises par le Paquet Mobilité de l'Union Européenne. La politique de l’UE ne peut pas être uniquement la sous-traitance à une main d’œuvre acceptant des conditions de travail et de salaires insatisfaisantes, voire parfois scandaleuses.
Georges Gilkinet : « Engager des conducteurs de pays tiers peut être utile pour nos entreprises, afin de faire face à des pénuries temporaires de chauffeurs. Mais l'objectif ne peut pas être de voir inexorablement les chauffeurs européens disparaître de la profession. Ni de voir leurs conditions de travail et sociales se détériorées. Ni encore de voir les moyens de déplacement les plus respectueux de l’environnement concurrencés déloyalement par des camions aux tarifs artificiellement bas. Il est temps de réfléchir collectivement, et de proposer des solutions ! »
Des solutions pour une route +sociale et +durable
Face au dumping social, il est primordial de lutter contre cette forme de concurrence déloyale, de revaloriser la profession de routier.ère, et de les rémunérer au juste prix dans toute l'Union européenne. Cette logique de compression des prix du transport international doit cesser.
La Commission européenne et les Etats membres doivent également veiller au respect des règles européennes qui imposent notamment aux autorités compétentes de l’État membre d’établissement de contrôler chaque année au moins 20 % des attestations de conducteur délivrées afin de s'assurer de leur conformité.
Georges Gilkinet : « Je plaide enfin pour que les coûts réels du transport routier sur l’environnement soient pris en compte. Pour réussir le report modal vers le rail ou la navigation intérieure, nous devons non seulement investir dans le rail, mais également mettre fin à ce dumping social, qui donne un avantage compétitif inéquitable à la route. »