Carte blanche : Pour construire une autre Europe, faisons de 2024 l’année européenne du vélo !
A l’occasion de la Journée Mondiale de la Bicyclette, le 3 juin, plusieurs Ministres des Transports, parmi les 17 pays signataires de la Déclaration Européenne du Vélo, initiée par le Belgique, les Pays-Bas et le Grand-Duché du Luxembourg, soutiennent la demande d’une stratégie européenne pour ce mode de déplacement et appellent la Commission à faire de 2024 l’Année européenne du vélo.

Telle une roue, le drapeau européen déploie ses étoiles.
Cette roue est celle du vélo que nous avons enfourché un après-midi d’été pour ce premier frisson d’équilibre, incertain mais libre. Cette roue est celle de ce nouveau vélo à assistance électrique, celui qui nous emmènera désormais chaque matin au travail. Cette roue est celle de ces championnes et champions cyclistes qui nous font rêver, domptant fièrement pavés et grands cols.
Tous les jours, le vélo nous offre ses services : sur le chemin de l’école comme sur la route des vacances. Il transforme nos villes et améliore nos vies. Sans parler des emplois qu’il permet de maintenir ou de créer. Son berceau, c’est notre continent européen. Aujourd’hui, plus que jamais, le vélo est partout en Europe, tout le temps et pour tout le monde. Il nous rassemble. Il participe d’un avenir positif. Le vélo, c’est le chemin le plus court vers le bonheur.
Aussi, nous, Ministres des Transports, nous sommes engagés. Nous sommes engagés à agir en tandem avec la Commission et le Parlement européens. Nous sommes engagés à mettre l’Europe au service des potentialités du vélo. Après le Covid, au regard des initiatives multiples qu’il génère un peu partout, c’est le moment !
Responsables politiques, notre feuille de route est claire. Le paquet législatif "Fit for 55" vise à réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 et à atteindre la neutralité carbone en 2050. Le défi pour le secteur de la mobilité, responsable à lui seul de près de 30 % de ces émissions, est important. Le vélo est une des clés pour transformer notre mobilité, pour la rendre plus fluide et moins polluante.
Une politique européenne du vélo a plein de sens. Le vélo est un levier pour accélérer la transition de nos territoires et de notre économie. Il est un atout pour relocaliser des emplois (fabrication, entretien, logistique du dernier kilomètre, etc.), pour un tourisme durable, pour le commerce de proximité. Il décongestionne nos villes et réduit nos émissions de CO2. Il bonifie la santé : silencieux et sans rejet de polluants, le vélo est une arme ludique contre le problème de la sédentarité. Après la marche à pied, il est enfin le plus abordable financièrement des moyens de transport. Il est aussi un moyen évident pour transcender les frontières et traverser l’Europe à une vitesse qui permet d’en admirer les paysages et d’en rencontrer les habitants.
Dit simplement, le vélo est un mode de déplacement écologique, accessible et surtout efficace.
Il est temps et les Européens sont les acteurs du changement. Après des périodes de confinement vécu douloureusement, nos citoyens veulent plus que jamais bouger et respirer. L’engouement pour ce moyen de transport est frappant. En Europe, en 2021, il y avait déjà 9,2 % de cyclistes supplémentaires qu’avant la pandémie. En 2020, environ 22 millions de vélos ont été vendus au sein de l’Union européenne ; la perspective est de 30 millions en 2030 !
Nous sommes prêts pour accompagner cette dynamique vertueuse. De nos territoires jusqu’aux institutions de Bruxelles, ministres signataires de la European Cycling Declaration, faisons du vélo une priorité en terme d’action publique. Le Parlement européen, dans un vote à la quasi-unanimité en février dernier, appelle aussi à doubler la part du vélo dans la mobilité. La Commission, enfin, par la voix de Frans Timmermans, Vice-Président de l’équipe d’Ursula von der Leyen, a annoncé vouloir proposer des orientations stratégiques cet été. Nous en partageons les intentions déclarées ; nous serons ses premiers soutiens.
Une nécessité écologique, économique et sociale, une attente citoyenne, des décideurs politiques dans les starting-blocks : toutes les conditions sont réunies pour accélérer dès maintenant le développement du vélo dans les 27 Etats membres de l’Union !
Pour y parvenir, nous devrons cultiver cet élan. Lui donner une légitimité publique et un point d’ancrage démocratique. C’est pourquoi, nous plaidons pour que 2024 soit déclarée Année européenne du vélo. Ministres issus de diverses familles politiques, représentants d’Etats aux histoires et aux cultures différentes, le vélo nous rassemble, comme il peut rassembler les Européennes et les Européens. C’est un objet commun, dont tout le monde ou presque dispose, que nous avons toutes et tous reçus un jour en cadeau lors d’une fête ou d’un anniversaire.
En 2024, à l’heure où les citoyennes et citoyens seront appelés aux urnes pour choisir leurs représentants et décider des orientations qu’ils veulent donner à notre continent, faire le choix d’un thème aussi fédérateur est un symbole puissant. Avec le vélo, nous libérons nos déplacements. Nous créons des emplois. Nous respirons et nous vivons mieux !
Grâce au vélo, le drapeau européen anime la roue de ses étoiles. Des étoiles que nous mettons en mouvement. Un mouvement irrémédiable vers une prospérité durable.
Ministres signataires :
Belgique : Georges GILKINET - Vice-premier Ministre, Ministre de la Mobilité
Pays-Bas : Mark HARBERS - Minister van Infrastructuur en Waterstaat
Luxembourg : François BAUSCH - Vice-premier Ministre, Ministre de la Mobilité
France : Clément BEAUNE - Ministre délégué chargé des Transports
Slovaquie : Andrej DOLEŽAL, Pavol LANCARIC - Ministre des Transports et de la Construction
Autriche : Leonore GEWESSLER - Ministre fédérale du Climat, de l'Environnement, de l'Énergie, des Mobilités, de l'Innovation et de la Technologie
Croatie : Oleg BUTKOVIĆ - Ministre de la Mer, des Transport et des Infrastructures